André Laignel, François Baroin, Philippe Laurent, Michel Vergnier et Agnès le Brun présentent le programme du 101e Congrès des maires le 7 novembre au siège de l'AMF
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Campagne de communication auprès du grand public, gel des relations avec le Gouvernement jusqu’au Congrès, volonté de rouvrir les négociations sur la seule base de ses propositions… l’Association des maires de France (AMF) compte bien reprendre la main dans ses relations avec l’Etat et ce dès le prochain Congrès des maires, du 19 au 22 novembre, à Paris.
Taxe d’habitation, contrats aidés, contractualisation financière, baisse unilatérale des allocations logements, transferts des compétences eau et assainissement aux intercos… les dossiers qui ont empoissonné les relations des collectivités, et plus particulièrement des communes, à l’exécutif ont été suffisamment nombreux ces derniers mois pour que l’AMF veuille reprendre la main à la veille de son Congrès, du 19 au 22 novembre Porte de Versailles, face à un exécutif jugé « recentralisateur » et sourd aux doléances des élus locaux.
Une contre-attaque qui prendra plusieurs formes, d’abord via la programmation des tables rondes. De « décentralisation, déclin ou audace? » à « finances locales : la libre administration étouffée ? », les débats organisés par l’AMF pour le 101ème Congrès ont le mérite d’annoncer la couleur tant sur les sujets d’inquiétudes de l’association que sur ses exigences. « Nous voulons mette en lumière le rôle de la commune au service du citoyen », a décrypté le patron de l’AMF, François Baroin, à l’heure de présenter le programme.
Coupure du cordon avec l’exécutif jusqu’au Congrès
L’idée qui guide l’association est de donner le tempo et la marche à suivre en lieu et place du chef de l’Etat qui se présente souvent comme le seul « maitre des horloges ». « Nous voulons une logique de négociations avec une plateforme de revendications : c’est sur la base de nos propositions que le débat devra s’organiser », assène le maire (LR) de Troyes.
Celui-ci confirme au passage la coupure totale de la ligne avec l’exécutif d’ici le rassemblement porte de Versailles : « nous ne verrons aucun membre du Gouvernement d’ici le Congrès où nous définirons notre base de négociation », assure-t-il. Même sa rencontre avec Emmanuel Macron lundi 29 octobre s’inscrivait davantage dans la préparation de « l’itinérance mémorielle » du chef de l’Etat pour le centenaire de l’armistice dans le Grand Est et les Hauts de France. Premier vice-président, André Laignel complète : « la résolution finale sera pour 2019 notre ligne de conduite, notre mandat de négociation pour, nous l’espérons, renouer un vrai dialogue », après une Conférence nationale des territoires abandonnée des trois grandes associations d’élus et dont les nouveaux formats et calendrier tardent à se préciser.
Communiquer pour mieux contrer #BalanceTonMaire
Deuxième volet de l’offensive : une campagne de communication, destinée à louer le rôle de la commune, et hébergée en premier lieu par les réseaux sociaux. Tagguée #MaCommuneJyTiens, comme en miroir de « la scandaleuse, de l’intolérable » campagne #BalanceTonMaire née de la stigmatisation sur les réseaux sociaux, par des contribuables où militants LREM, des maires ayant augmentés les taux de taxe d’habitation sur leur territoire - un vrai « populisme d’Etat » selon François Baroin-, cette campagne de communication devra valoriser de novembre à décembre, chiffres à l’appui, l’apport des communes sur ses politiques publiques.
Une deuxième séquence, davantage sous forme d’affichage, est prévue pour le premier semestre 2019 pour évoquer, photos à l’appui, les moments importants du quotidien des Français que les communes accompagnent. « Une campagne qui démontre que les communes sont des actrices irremplaçables dans le quotidien des Français », s’enthousiasme le secrétaire général de l’AMF, Philippe Laurent, et qui justifierait ainsi les 250 000 euros investis par l’association dans ce dispositif.
Un baromètre avec le Cevipof pour ausculter les crises de vocations
Enfin, à plus long terme et en prévision de l’échéance de la campagne électorale pour les élections municipales de mars 2020, l’AMF s’est associée au Cevipof pour mettre sur pied un Observatoire de la démocratie et de la vie locale dans un contexte de démissions accrues des élus locaux « à un niveau significatif » pour les maires et les adjoints, et même « sans précédent pour les conseillers municipaux », s’alarme François Baroin. Après avoir sondé quelques 5 500 maires, « les résultats seront dévoilés quelques jours avant le Congrès a annoncé le président du Cevipof, Martial Foucault. Un baromètre qui a donc vocation à s'inscrire dans le temps long avec une deuxième salve de résultats au printemps 2019 et une troisième au printemps 2020.
D'ici l'ouverture du Congrès, on saura peut-être si le chef de l'Etat, "bien sûr invité" précise François baroin, se rendra bien Porte de Versailles comme il l'avait promis lors de la précédente édition pour acter d'un nouveau départ des relations Etat-collectivités.
Le Marsu - 08/11/2018 17h:06
Ok avec l'AMF pour geler les relations jusqu'au Congrès... Question essentielle : toute nouvelle dépense (communale, nationale, européenne) devrait être compensée systématiquement par une économie équivalente, seul moyen de réduire les déficits.
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