Alain Rousset, un quatrième mandat à la tête d’une très grande Aquitaine

Aurélien Hélias
2 commentaires

2 commentaires

mtz506 - 14/09/2016 17h:00

dépenser l'argent des autres ,les contribuables c'est facile monsieur Rousset.dans mon ménage quand les mois sont difficiles je ne fais pas de crédit je me serre la ceinture et avec toutes les augmentations d'impots de ces dernières années je me la serre de plus en plus.et histoire de nous étrangler encore plus vous inventez une nouvelle taxe,la TSER,pour taxer encore les propriétaire.bien sur hollande et valls sont d'accord..Ras le bol des socialistes.pour info je suis socialiste et j'ai voté pour vous tous les soit disant socialistes.je ne me ferai pas avoir la prochaine fois.

Répondre au commentaire | Signaler un abus

aléo - 16/03/2018 12h:18

je ne suis pas contre les écotaxes régionales à la condition qu'elles soient mises en place pour détourner les PL vers les autoroutes. Mais l'effort de recherche de nouvelles ressource pour financer nos infrastructure, doit se porter les moyens à mettre en place pour percevoir toute la TICPE due tout le carburant consommé sur le territoire, ce qui represente une perte de plus de 500 million . pour voir la proposition que j'ai faite, merci de me contacterpar mail ou par Messenger: André Leonrd (sns le a)

Répondre au commentaire | Signaler un abus

Alain Rousset, un quatrième mandat à la tête d’une très grande Aquitaine

Alain Rousset, ARF

© S. Gautier

Alain Rousset, Carole Delga, Hervé Morin, Marie-Guite Dufay, Philippe Richert, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez sont depuis le 4 janvier les présidents des sept nouvelles grandes régions issues de la réforme territoriale. Chaque jour, « Le Courrier des maires » vous fait découvrir ces nouveaux patrons de région. Aujourd’hui, zoom sur le président d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Alain Rousset, qui compte bien appliquer à la nouvelle région XXL ses recettes économiques, éprouvées durant déjà trois mandats à la tête de l’Aquitaine.

Président de l’Aquitaine depuis 1998, Alain Rousset a pris la tête de l’exécutif de la plus grande région française créée par la réforme territoriale : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, inaugurant ainsi son quatrième mandat consécutif à la tête d’un exécutif régional.

Un cumul dans le temps auquel s’ajoute, du moins jusqu’en 2017, un cumul de fonctions, puisque Alain Rousset est aussi député depuis 2007. L’élu de Gironde a toutefois abandonné ce 14 janvier, mini-vague bleue aux régionales oblige, son mandat de président de l’Association des régions de France, que devrait récupérer le 26 janvier Philippe Richert, .

Lors de la séance plénière qui l’a porté à la tête de cette nouvelle très grande Aquitaine, le député PS de Gironde a même pu compter sur une voix de plus que le nombre d’élus de son groupe (108 voix pour 107 sièges au groupe de gauche) contre 29 voix au FN Jacques Colombier et 45 abstentions, issues du groupe Union de la droite (47 sièges) dirigé par l’élue bordelaise Virginie Calmels.

Il se succède donc à lui-même, mais aussi à Gérard Vandenbroucke (PS, Limousin) et Jean-François maire (PS) qui avait lui-même remplacé en cours de mandat Ségolène Royal, entrée au gouvernement en 2014.

Un Datar régionale pour assurer proximité et ingénierie locales

Avec 5,8 millions d’habitants, 12 départements et un territoire représentant plus de 15% du territoire national métropolitain, « la proximité est un vrai défi pour nous », a admis Alain Rousset lors de son discours d’investiture. Et ce « dans les conseils d’administration des lycées, dans les différents organismes qu’anime ou auxquels participe cette grande région. La proximité aussi des élus, un peu des secrétaires d’Etat qui représenteront sur les territoires la région », ambitionne celui qui serait alors le chef d'un "gouvernement aquitain".

Dans cette comparaison avec l’exécutif national, il y a aussi l’ambition de dupliquer à l’échelle régionale un outil d’Etat qui a toujours eu les faveurs de l’élu, girondin dans les deux sens du terme : « Nous allons créer très rapidement une Datar », cette Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale regrettée par tant d'élus locaux depuis sa transformation en Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET).

« Cette Datar aura pour tâche d’avoir à la fois une capacité d’analyse, et nous nous appuierons beaucoup sur les universités, pour voir quels sont les territoires qui sont les plus en déprise » et à qui sera réservé « un accompagnement spécifique » promet le président aquitain.

« Pour le reste, des contrats de mobilisation, des contrats de pays, seront développés. Un groupe de travail sera mis en place. Il faudra que l’on réfléchisse à la “granulométrie”, à la géographie de ces territoires », s’aventure l’élu. Et l’ancien maire de Pessac de justifier d’autant plus ce dispositif en raison de la disparition « de la notion de pays [… qui] s’adossait à une co-construction des politiques territoriales ».

Le défi d'un patronyme outil de marketing territorial

« Il n’y a plus qu’une région », a martelé Alain Rousset. Et de citer cette « lourde tâche de l’administration : faire en sorte que le service public ne s’arrête pas. Et inventer, comme pour l’usine du futur, une administration du futur. Que des équipes mobiles, notamment autour de nos grandes compétences de l’emploi et de la formation, puissent aller sur les territoires. Que là où c’est nécessaire, une ingénierie spécifique soit mise en place : c’est la Datar ». Et d’assurer qu’« il n’y aura pas de centralisme bordelais, ni sur le plan politique, ni sur le plan culturel, ni sur le plan éducatif ».

De manière liée, Alain Rousset promet « une démocratie territoriale nouvelle ». « La présidence des commissions, et notamment celle des finances, sera ouverte aux élus de la minorité. Je m’appuierai aussi sur une initiative que la région Poitou-Charentes avait mise en place : une forme de structure d’accueil et d’appel de nos concitoyens pour faire en sorte que le temps de gestion d’un dossier soit le plus court possible », a-t-il détaillé.

En interne, l’élu veut développer « l’idée de salle immersives de vidéoconférences pour travailler et éviter autant que faire se peut les déplacements ». Un autre chantier symbolique renvoie à la naissance de cette collectivité XXL : trouver un nom à une région qui ne pourra se contenter d’accoler dans une appellation aujourd’hui à rallonge les patronymes des trois collectivités fusionnées.

« Cette région, elle est une. […] Il va falloir que nous mettions en place un groupe de travail créatif sur le nom de la région […] pour proposer au gouvernement et au Conseil d’Etat d’ici au mois de juin ce nom qui doit nous rassembler, qui doit claquer aussi auprès de chaque habitant, qui doit être aussi une marque pour nos produits ».

La « Grande Aquitaine », « Sud-ouest » et « Sud-atlantique » tiennent la corde ; verdict dans cinq mois maximum.

Vers un service public régional de l'emploi

Pour les politiques régionales menées, Alain Rousset compte bien « ne pas se disperser : être à sept derrière un ruban signifie qu’il n’y a personne, que nous en sommes pas visibles ».

Et donc il entend concentrer ses efforts sur l’aménagement économique et surtout l’emploi, « cette grande compétence [régionale] certes pas totale. Il n’est pas acceptable que nous ayons tant d’entreprises qui veulent recruter et qui ne trouvent pas. Il nous faut réfléchir à un dispositif de service public régional de l’emploi. Si nous ne pilotons pas en totalité le service public de l’emploi, alors je vous proposerai de le mettre en place », a-t-il annoncé.

Sur le développement économique, « la stratégie essentielle, c’est l’innovation ». Et pour ce faire, Alain Rousset veut s’appuyer sur les universités de la région et sur « un fonds d’investissement régional massif. La France manque de fonds propres. Comme notre épargne est recentralisée sur Paris, nous avons des délais et des conditions de décision inacceptables pour nos PME. Nous ne pouvons faire uniquement confiance à un certain nombre de grands fonds ou aux fonds des veuves singapouriennes ou californiennes… », s’est-il amusé.

Une occasion pour l’élu girondin de fustiger comme il l’a souvent fait à la tête de l’ARF le jacobinisme de l’Etat : « Nous devons avoir un outil à notre disposition. J’aurais aimé que la BPI fût régionalisée, comme en Allemagne avec les Landesbank. Le choix n’a pas été celui-là, je le regrette ». Conséquence : « Nous créerons des dispositifs permettant d’avoir un fonds de plusieurs centaines de millions d’euros de telle sorte que nous puissions accompagner sur le long terme l’entreprise », a-t-il annoncé.

Toujours au chapitre économique, l’élu veut aussi « mieux structurer la chaîne de sous-traitance. Tout remonte trop à Paris. Le rapport des services achats de ces grandes entreprises à nos PME n’est pas toujours correct, pour ne pas dire plus ».

Agroalimentaire et énergies alternatives en moteurs économiques

Objectif global affiché : « Que nous doublions le nombre d’entreprises intermédiaires. Que nous soyons la première région en termes de créations d’entreprises » et que toutes celles-ci « se numérisent ». Tout cela « passera dans la croissance de nos budgets d’investissement », même si cela se fera aussi « dans la rigueur budgétaire », a-t-il admis.

Dans une région XXL où sont incorporés de nombreux territoires ruraux de Poitou-Charentes et plus encore du Limousin, Alain Rousset a eu un mot pour « l’élevage, [qui] souffre. Nous créerons une structure dédiée sur l’accès au foncier », annonce-t-il avec comme ambitions de favoriser l’installation des jeunes agriculteurs, de développer « le monde coopératif [qui] va travailler à l’échelle de cette grande région » et de moderniser « le tissu agroalimentaire ».

Autres secteurs que le patron de l’exécutif aquitain veut développer :

  • la sylviculture : « Nous avons besoin de planter ou de replanter la forêt, à la fois pour les usages économiques, mais aussi humaines, de loisir » ;
  • le tourisme, avec le projet de « moderniser notre tissu d’hôtellerie et d’accueil » ;
  • les énergies alternatives en lien avec la transition énergétique et son « potentiel de création d’emplois : les énergies hydroliennes, la pile à hydrogène, le stockage d’énergie. Il nous faut nous adosser au potentiel de recherche public et privé ».

Le numérique pour soutenir... l’aménagement sanitaire

En matière d’aménagement du territoire, le numérique tient une bonne place dans le programme « présidentiel » : « La région avec les départements a joué les investisseurs. Le privé n’a pas souhaité investir sauf à des niveaux de subvention intolérables. Il ne s’agit pas de se transformer en opérateurs. Mais les opérateurs concourront pour opérer ces réseaux que nous mettons en place, notamment pour le milieu rural », promet-il.

Second chantier : l’aménagement sanitaire, Alain Rousset déplorant une médecine libérale « dont on voit aujourd’hui qu’elle se rapproche des centres-villes et délaisse parfois le monde rural ou les banlieues ». D’où sa préconisation de davantage de maisons de santé et d’une réflexion à mener sur les « modalités d’exercice au plus proche, l’e-santé » afin de « dé-isoler les médecins.

Une écotaxe poids-lourds régionale ?

Une dernière orientation de l’exécutif, à la croisée des dossiers transports, environnement et développement économique s’annonce enfin très ardue : « Revenir sur cette taxe carbone : 9 000 camions par jour qui traversent, venant d’Espagne ou du Portugal, Aquitaine, Poitou-Charentes et qui, à la différence de nos voisins européens, ne pèsent aucune taxe particulière», regrette Alain Rousset. Une telle taxe « nous aiderait à faire un report modal de la route vers le rail ».

Un projet politiquement explosif quand on se rappelle quelles contestations l'écotaxe poids lourds avait suscitées jusqu'à son abandon sine die par le gouvernement, notamment en Bretagne.

Mais une idée qui va toutefois dans le sens d'écotaxes locales décidées région par région, à l'image de ce qu'avait un temps suggéré la ministre de l'Environnement et ancienne présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

Autant de politiques publiques que le patron de l’exécutif veut faire évaluer par « une commission d’évaluation des politiques publiques ». Et de promettre prudemment « pour l’instant, la stabilité », s’agissant du fonctionnement interne » du conseil régional. « Nous ferons les économies qu’il conviendra », a-t-il seulement ajouté, sibyllin.

Recevez vos newsletters gratuitement

FORMATIONS