Qu’est-ce qui fonde l’attractivité d'un territoire, garantit la qualité de vie de ses habitants ? L’emploi, le coût du logement, l’accueil de la petite enfance, les transports viennent spontanément en tête. Mais quid des services de santé ? Les élus locaux en font l’amère expérience : sans offre de soins solidement charpentée, sans médecins acceptant de nouveaux patients, un champ primordial de la vie quotidienne fait défaut. Alors, les collectivités multiplient les actions pour corriger les inégalités sociales ou territoriales de santé, résorber ou du moins ralentir la progression des déserts médicaux pénalisant dans bien des cas nos concitoyens déjà les plus vulnérables. Les outils, certes incomplets, existent.
Les élus volontaires explorent de nouveaux champs comme la médiation en santé ou la santé communautaire, mobilisent les professionnels libéraux de leurs territoires, recrutent eux-mêmes des médecins qu'ils salarient, usent des contrats locaux de santé et de la télémédecine, vont au-devant d'acteurs comme les facs de médecine ou les professionnels de la santé mentale. Certains n'hésitent plus à inventer des dispositifs parfois aux marges du droit. En parallèle, les associations d'élus continuent d'investir le sujet et défendent une plus grande implication des collectivités dans la gouvernance du système de santé, aux côtés de l'Etat. Objectif : en finir avec une forme de « jacobinisme sanitaire » qui a de nouveau montré toutes ses limites à l'occasion de la gestion de crise de la pandémie de Covid-19.
Pleins feux sur les difficultés d'accès aux soins et la lutte contre les inégalités sociales comme territoriales en santé, un parcours du combattant auquel les élus locaux tentent de faire face en cherchant l’issue à un problème à priori difficilement soluble par tous les moyens à leur disposition.