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Le constat d’une crise des centres-villes français n’est plus à faire. Hormis les métropoles et leurs communes de petite couronne concentrant des actifs aisés, ainsi que quelques cités touristiques encore attractives, la plupart des centre-bourgs, petites et moyennes villes françaises se dissolvent depuis une trentaine d’années.
En centre-ville, les rideaux de fer se baissent les uns après les autres. Un indicateur fait foi : le taux de vacance commerciale. Gagnant un point par an en France depuis 2012 pour atteindre 11,3% en 2016, il dépasse même les 20% à Vierzon, Calais ou encore Béziers. Parmi les seules villes moyennes, plus de la moitié d’entre elles (55%) dépassent aujourd’hui le seuil critique de 10% de vacance commerciale, alors qu’elles affichaient 6,1% en moyenne en 2001.
Dire que le sujet est complexe est une lapalissade. Car, bien souvent, la désaffection commerciale n’est que le symptôme d’un mal plus profond voyant, entre autres, les logements se vider les uns après les autres suite au déménagement des classes moyennes et supérieures dans le périurbain, se dégrader progressivement du fait de la paupérisation de la population restante n'ayant pas les moyens d'entretenir ce bâti, etc. Une quadrature du cercle que connaissent bien les communes de Lodève, Saint-Brieuc ou encore Lons-le-Saulnier, mais touchant également d’autres « shrinking cities » d’Angleterre, des Etats-Unis ou du Japon. Acceptant de moins en moins la lente mort leur étant promise, des élus d’Ajaccio, Saint-Nazaire ou encore Mulhouse commencent à saisir la nature structurelle et éminemment politique de cette crise urbaine. Aménagement équilibré du bassin de vie, régulation de l’urbanisme commercial, accompagnement des petits commerçants, amélioration du cadre de vie, rénovation des logements, renforcement des mobilités douces et stationnement, etc : la mort des cœurs de villes n’a rien d’irréversible !