A l’approche des élections municipales, l’investissement public local repart selon Moody’s

Aurélien Hélias
A l’approche des élections municipales, l’investissement public local repart selon Moody’s

Investissement local

© Flickr-CC-ImagesMoney

Le cycle électoral aidant, l’investissement public des communes et plus largement de l’ensemble des collectivités locales sera au rendez-vous fin 2018 et en 2019 selon l’agence de notation. Mais de manière moindre toutefois que lors des mandats municipaux précédents. Décryptage.

Stabilité nouvelle des dotations à 35 milliards d’euros l’année prochaine, marges de fonctionnement d’ores-et-déjà plus élevées, conditions d’emprunt qui restent attractives et surtout effet traditionnel du cycle électoral : les conditions sont réunies pour un rebond de l’investissement public local en 2018 comme en 2019. C’est du moins ce que prévoit l’agence de notation Moody’s dans une étude publiée ce 6 novembre.

D’autant qu’à ces facteurs institutionnels et bancaires favorables s’ajouter un contexte économique qui le serait tout autant : « les recettes des collectivités territoriales françaises bénéficieront d'une croissance économique solide et d'une normalisation du taux d'inflation autour de l'objectif de 2 % », selon Matthieu Collette, vice-président analyste senior et co-auteur de cette étude. Car Moody's prévoit une croissance du PIB de la France de 1,6 % en 2019, d'où des recettes en hausse pour le secteur public local, notamment pour les régions via la part de TVA perçue.

A 15 mois des municipales, le cycle électoral dope les investissements

Conséquence : le traditionnel cycle électoral qui voit l’investissement rebondir quelque deux années avant la fin du mandat municipal devrait jouer à plein après un creux très marqué en 2016 et un modeste rebond en 2017.

Pour autant, cette reprise qui se confirme à quelque 15 mois des prochaines élections municipales ne devrait pas atteindre le même étiage que lors des deux mandats précédents, à savoir « ceux antérieurs à la crise économique » selon l’agence. Sans compter que si la reprise est réelle, elle se fait après trois années, 2015 à 2016 et, dans une moindre mesure, 2017, où l’investissement public local et particulièrement communal a subi de plein fouet les baisses de dotations.

Une reprise... toutes choses égales par ailleurs

Ainsi, selon les projections de Moody’s, l’investissement des collectivités locales ne devrait pas atteindre en 2019, dernière année de mandat municipal, les mêmes volumes que lors de 2007 ou 2013, dernières années des deux mandatures précédentes.

Enfin, cette perspective positive pourrait « changer à stable si la croissance économique française s'avérait plus faible que prévu, si les collectivités locales n'atteignaient pas leurs objectifs de maîtrise des coûts et en cas de nouvelles baisses des dotations de l'Etat », glisse, prudente, l’agence de notation.

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