54 départements à préserver : l’ultimatum du PRG pour rester au gouvernement

Aurélien Hélias
54 départements à préserver : l’ultimatum du PRG pour rester au gouvernement

Jean-Michel Baylet, président du PRG

© Flickr-PS/P.Grangeaud

Les Radicaux de gauche, derniers alliés du PS au gouvernement, mettent le Premier ministre sous pression en exigeant le retrait de nombreuses mesures, dont la suppression des départements après 2020. L’exécutif a bien identifié une quinzaine de départements ruraux à préserver. Mais ce chiffre est bien insuffisant aux yeux du PRG, qui lance un ultimatum à Manuel Valls et François Hollande.

C’est depuis deux ans l’un des sujets de friction entre la majorité dirigée par le PS et son désormais seul allié sûr au Parlement et surtout au gouvernement, le PRG : la réforme territoriale. Or, maintenant qu'il ne dispose plus que de son mandat de président de conseil général((Jean-Michel Baylet est aussi à la tête de communauté de communes des Deux Rives)) après sa défaite aux élections sénatoriales, le patron du parti, Jean-Michel Baylet, compte bien monnayer durement le maintien de son appui à la majorité et de la participation de ses trois ministres au gouvernement : Sylvia Pinel, Thierry Braillard et Annick Girardin.

Sauver quatre présidences de conseils généraux…
Outre la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu « qui n’est pas acceptable », l’élu du Tarn-et-Garonne entend bien que soient préservés non pas une quinzaine de départements ruraux, comme identifiés par l’exécutif, mais très exactement 54 départements.

Si ce chiffre n’est pas précisément explicité par le patron du PRG, il se situe entre les 50 départements dont la population est inférieure à 500 000 habitants et les 59 dont la densité est inférieure à 100 habitants au km2. « Je vous rappelle que le Premier ministre, lors de la concertation du gouvernement Valls 2 s’était engagé auprès des Radicaux à ce que le département perdure. Or les départements ruraux, ça ne peut pas se résumer à moins d’une quinzaine de départements ! », a plaidé Jean-Michel Baylet sur les ondes de RMC Info ce 11 octobre au matin.

Et l’élu de poursuivre sa démonstration : « Nous voulons que le département, qui est la collectivité de proximité, soit préservé, en dehors bien sûr des départements métropoles et des très grands départements. C’est la sagesse, c’est la raison et c’est la qualité de vie des habitants ».

Un plaidoyer somme toute attendu pour un parti largement composé d’élus locaux et détenant quatre présidences de conseils généraux dans des départements ruraux destinés à être supprimés (Haute-Corse, Puy-de-Dôme, Hautes-Pyrénées et Tarn-et-Garonne). Et ce alors que la ministre PRG disposant du portefeuille le plus conséquent est Sylvia Pinel, ministre du Logement… mais également de l’Egalité des territoires et de la Ruralité.

Les dotations, autre sujet de revendication
Le patron du Parti radical de gauche doit soumettre à François Hollande et Manuel Valls, qu'il rencontre ce 13 octobre, un « pacte de gouvernement » leur demandant de revenir sur cette « dévitalisation » de la majorité des départements, mais aussi de reporter l'examen du projet de loi sur les compétences des collectivités.

Un vœu partagé par le nouveau président du Sénat, Gérard Larcher,  et auquel Manuel Valls a déjà accédé en partie en annonçant le 10 octobre lors du congrès des régions, à Toulouse, un report de l’examen du texte de début novembre à mi-décembre.

S'agissant des baisses de dotations de l'Etat aux collectivités locales, Jean-Michel Baylet exige aussi "la redéfinition" de leur montant ainsi que du "rythme" de diminution. La création d'un "fonds de soutien à l'investissement des collectivités locales" est une autre revendication.

Manuel Valls sommé de répondre sous 4 jours
Enfin, d’autres doléances des Radicaux visent la politique familiale, le PRG ne voulant pas des quatre mesures envisagées par l’exécutif (baisse des aides à la garde d'enfant, réduction de la prime à la naissance pour le deuxième enfant, décalage de la prime d'accueil au jeune enfant, partage du congé parental).

Le gouvernement est appelé par le PRG à répondre à cet ultimatum avant le 17 octobre, date de réunion du comité directeur du parti.

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