23 % des Européens installés en France étaient inscrits pour voter aux dernières municipales

Aurélien Hélias
23 % des Européens installés en France étaient inscrits pour voter aux dernières municipales

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© Phovoir

Si les Portugais sont les plus nombreux à avoir voté tant aux élections municipales qu’aux européennes de 2014, ce sont les ressortissants danois et du Benelux qui présentent les taux d’inscription les plus élevés, selon une étude de l’Insee dévoilée ce 2 décembre. A l’inverse, les Français se mobilisent moins à l’étranger.

C’est l’Insee qui le révèle dans sa dernière lettre de décembre « Insee Focus » : parmi les 1,2 million de citoyens étrangers de l’Union européenne résidant en France et satisfaisant aux critères pour pouvoir y voter, 23% étaient bien inscrits pour le scrutin municipal de mars 2014 et 20% pour les élections européennes qui ont suivi deux mois plus tard((Le cadre juridique français distingue deux listes électorales dites complémentaires pour les ressortissants de l’UE : une pour le scrutin européen et une pour le scrutin municipal, l’inscription sur l’une n’entraînant pas l’inscription sur l’autre. De fait, le nombre d’inscrits diffère entre les deux listes.)). Soit respectivement 278 000 et 245 000 électeurs étrangers pour chaque scrutin, à comparer aux 44,6 millions de Français inscrits.

L’Insee souligne par ailleurs que seulement six pays représentent près de 90% des inscrits :

  • le Portugal (85 000 inscrits aux municipales et 71 000 aux européennes),
  • le Royaume-Uni (41 000/ 37 000),
  • l'Italie (41 000/ 35 000),
  • la Belgique (32 000/ 30 000),
  • l'Espagne (24 000/ 22 000),
  • Allemagne (13 000/ 12 000).

Inscriptions records pour les ressortissants du Benelux
Des résultats en volume qui ne reflètent pas pour autant l’investissement de chaque nationalité présente en France dans les scrutins qui s’y tiennent. Car au classement des taux d’inscription, ce sont les ressortissants du Danemark et du Benelux qui présentent les meilleurs scores : « Les taux d’inscription culminent pour les Danois (43% quelle que soit l’élection), suivis des Néerlandais (42% aux municipales et 38% aux européennes) et des Belges (respectivement 41% et 39%), annonce l’Insee.

« Le fait que le vote soit obligatoire en Belgique et qu’il l’ait été jusque dans les années 1970 aux Pays-Bas pourrait expliquer les taux plus élevés pour ces deux nationalités. On observe de même des taux supérieurs à la moyenne pour les ressortissants du Luxembourg (respectivement 34% et 32%), pays où le vote est également obligatoire », poursuit l’institut.

A titre de comparaison, sur les 473 000 Français satisfaisant aux critères pour voter dans un pays étranger de l’UE, 20% étaient inscrits en 2014. « Le taux moyen peut paraître assez faible, mais, depuis 2014, les Français établis à l’étranger peuvent participer plus facilement aux élections des représentants français au Parlement européen, grâce à l’évolution législative qui leur permet de voter dans les consulats pour ce scrutin », défend l’Insee.

Et cette moyenne recouvre des disparités importantes selon les pays de résidence : de 39% en Espagne et 34% en Suède à 11,6% en Italie ou 6,4% en Grèce.

Deux scrutins valent mieux qu’un
Dernier enseignement, la progression du taux d’inscription des ressortissants étrangers est largement supérieure à celle des municipales de 2008 : 23% contre 20,5% six ans plus tôt. Mais la raison en est simple : la concomitance, sur une même année, des deux scrutins, municipal et européen, a entraîné un regain d’intérêt semblable, chez les ressortissants des 26 autres pays de l’Union, à ce qu’il a été chez les électeurs… français.

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