2017, année charnière post-métropolisation pour les petites et moyennes villes

Aurélien Hélias
2017, année charnière post-métropolisation pour les petites et moyennes villes

Décentralisation, territoires

© BM

Pour leur rentrée politique, les associations des Petites villes (APVF) et des villes moyennes (Villes de France) ont insisté sur la nécessité de rééquilibrer les actions de l’Etat en faveur des territoires urbains non métropolitains, après trois ans d’une intense activité législative « pro-métropoles ». Une inflexion qu’elles soumettront aux candidats au scrutin présidentiel.

Bien sûr il y aura les élections présidentielle et législatives en mai, puis les sénatoriales en septembre. Soit pas moins de « cinq week-end d’élections », n’a pas manqué de rappeler la présidente de Villes de France, Caroline Cayeux, lors de la présentation des traditionnels vœux de l’association le 10 janvier. La forte probabilité d’une bascule politique autant que d'importantes opérations électorales à organiser  concernent donc au premier plan toutes les communes de France.

Mais 2017 sera aussi une année charnière pour ces villes moyennes et les petites villes, qui présentaient le même jour leurs vœux, pour la prise en compte de leurs territoires. Car 2014, 2015 et 2016 auront surtout mis le pied à l’étrier des métropoles, jusqu’à encore récemment le projet de loi statut de Paris et aménagement métropolitain.

Les villes moyennes, « 30 % du corps électoral »…

« Il faut prendre en compte la diversité des territoires urbains : la France ne peut se limiter aux métropoles », a lancé depuis le Palais du Luxembourg la sénatrice-maire (LR) de Calais. Pour celle qui juge la réforme territoriale « non aboutie » et qui regrette « un élargissement des régions que nous sommes obligés de subir », 2017 sera notamment l’occasion d’effectuer des « aménagements à la marge » à travers divers engagements territoriaux et « des pôles métropolitains à créer, notamment dans les Hauts-de-France ».

Autre tâche à mener à bien : structurer au plus vite les intercommunalités de taille intermédiaire pour continuer d’avoir voix au chapitre, alors que les nouveaux exécutifs pour les EPCI fusionnés doivent être fixés d’ici au 27 janvier. Aux candidats à l’Elysée qui seraient tentés d’oublier les villes et agglomérations de taille moyenne, Caroline Cayeux rappelle que celles-ci représentent « plus de 30 % du corps électoral… »

Face aux métropoles, la « qualité de vie » des petites villes

Discours semblable du patron des Petites villes de France, Olivier Dussopt, pour qui l’un des principaux défis à relever en ce début 2017 est celui « de la lutte contre les inégalités territoriales et d’une métropolisation que nous souhaitons maitriser ». « Les inégalités régionales se creusent mais c’est le cas aussi à l’intérieur des régions où une partie du territoire continue de décrocher. Il nous faut donc éviter que la richesse et les leviers de croissance tendant à se concentrer uniquement dans les métropoles », a prévenu le député-maire (PS) d’Annonay, pointant particulièrement du doigt les « fractures » numérique et sanitaire.

[caption id="attachment_36548" align="alignleft" width="300"] Olivier Dussopt, président de l'APVF[/caption]

La solution pour éviter « les métropoles et le désert français » ? « S’appuyer et conforter les petites villes, celles qui animent les bassins de vie ruraux à l’extérieur des métropoles et celles qui constituent les pôles secondaires au sein de la métropole, assurant la continuité entre le centre et l’arrière-pays », a développé le président de l’APVF. Celui-ci mise notamment sur « la qualité de vie » offerte par les petites villes « pour attirer les talents dans le cadre de la compétition internationale ».

Après le 1 % logement, le 1 % métropoles ?

Et Olivier Dussopt de lever le voile sur une des propositions de l’association, mise au débat de la campagne présidentielle : le « 1 % métropole », qui consisterait « à reverser 1 % des recettes fiscales des métropoles au niveau régional en l’affectant à des projets structurants dans les petites villes et moyennes ». « Cette proposition est d’autant plus opérationnelle qu’avec la loi sur l’aménagement métropolitain qui devrait être prochainement adoptée, toutes les régions auront en leur sein une métropole », a-t-il appuyé.

Rééquilibrer les politiques d’Etat en faveur des territoires métropolitains : il fallait bien cela pour réunir en cette période de campagne présidentielle le porte-parole de Manuel Valls pour la campagne de la primaire PS et l’une des responsables du pôle « élus » de l’équipe de campagne de François Fillon…

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