Sept présidents de département demandent le report des élections départementales de mars

Dans une tribune diffusée par le Figaro et adressée au Premier ministre, sept patrons d'exécutifs départementaux, majoritairement à droite et pour moitié élus du Grand Est, demandent le report à juin prochain des élections départementales prévues en mars. La raison ? La crise sanitaire qui empêcherait tout autant la bonne tenue d'un double scrutin - départementales et régionales - et des différentes campagnes électorales. Mais l'idée est loin de faire l'unanimité...
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Régionales et départementales, le double scrutin de 2021
voir le sommaireIls sont sept, emmenés par le président LR de la Haute-Marne Nicolas Lacroix, à demander le report des élections départementales, prévu à ce jour pour fin mars 2021, même si aucune date n’a encore été fixée par l’exécutif. On trouve ainsi trois autres élus du Grand Est : Noël Bourgeois, (Ardennes, LR), Claude Léonard (Meuse, LR) et Frédéric Bierry (Bas-Rhin, LR). S’y ajoutent Jean-François Galliard (Aveyron, UDI), Marc Gaudet (Loiret, UDI) et Bertrand Bellanger (Seine-Maritime, LREM).
Dans leur tribune adressée au Premier ministre Jean Castex et aux parlementaires, et dont le Figaro a eu la primeur, les sept présidents de département mettent en avant la gravité de la crise sanitaire pour justifier selon eux l’impossibilité de mener à bien la campagne électorale qui doit amener au scrutin dans de six mois. « Chacun a en mémoire le déroulement chaotique des élections municipales. À l’évidence, le scénario risque de se répéter », craignent-ils. Et d’évoquer les risques qui planent ainsi tant sur la qualité « du débat démocratique » et le taux de participation que sur la tenue des bureaux de vote. »
« Comment intéresser les électeurs dans une telle période et faire campagne sans pouvoir aller à leur rencontre ? » appuie d’ailleurs le vice-président de l’exécutif de la Marne, Mario Rossi, sur son fil twitter. « Souvenons-nous des municipales 2020. Reporter les élections départementales et régionales serait sage ! », poursuit celui qui est aussi conseiller municipal de Reims et vice-président du Grand Reims.
Double scrutin, double défi
Car c’est l’autre point soulevé par les signataires de la tribune : la concomitance des scrutins départementaux et régionaux rendrait la tâche plus insurmontable encore. « La plupart des salles ne permettent pas de garantir à la fois la tenue des deux élections et un niveau satisfaisant de sécurité sanitaire » jugent-ils. Ces derniers ne se prononcent pas directement à la place de leurs homologues élus régionaux mais laissent entendre qu’il serait logique de faire de même, un report de trois mois donc, pour les 18 scrutins régionaux.
A gauche, on est encore loin de cette demande. « On nous parle de repousser des élections prévues au mois de mars, mais qui nous dit que ce sera mieux, du point de vue sanitaire, au mois de juin prochain qu’aujourd’hui ? Personne n’est capable de le dire ! », s’étonne ainsi le président (Parti radical de gauche) du Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel. « L’opportunité de les maintenir sera décidée par le Gouvernement en fonction de la situation sanitaire du moment », prescrit l’élu, en jugeant « un peu prématurée et pas très bien venue de leur part » l’initiative des sept présidents de département appelant au report du scrutin.
Un report rapprocherait les départementales… de la présidentielle 2022
Une position que n’est pas loin de partager le patron de l’Assemblée des départements de France (ADF), Dominique Bussereau à en croire Le Figaro : « c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités » rapporte le quotidien, même si le patron (Divers droite) de l’exécutif de Charente-Maritime se dit attaché « aux échéances démocratiques ». Le sujet pourrait bien être à l’ordre du jour de la rencontre entre le président de l’ADF avec la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, ce mercredi 14 octobre.
Reste qu’un report à juin (au plus tôt) poserait également la question de la faisabilité d’un scrutin à moins d’un an de la présidentielle prévue pour avril / mai 2022. Certes, le droit électoral ne l’empêche pas – le code électoral prévoit uniquement qu’il « ne peut être procédé à une modification du régime électoral ou du périmètre des circonscriptions dans l’année qui précède le premier tour d’un scrutin » (art. Article L567-1 A) – mais une telle concentration de scrutins – départementales, régionales et présidentielle- en l’espace de dix mois serait inédite.
Sommaire du dossier
10 articles Lire le 1er article- Article 01 - Et si les régionales et départementales étaient de nouveau reportées ?
- Article 02 - Du neuf pour les élections régionales et départementales 2021… et la présidentielle 2022
- Article 03 - Vote par correspondance, électronique, anticipé… le Sénat dit « niet » et mise sur les procurations
- Article 04 - « Le vote par correspondance garantit davantage le secret du vote que les procurations ! »
- Article 05 - Vers des régionales et départementales fin juin, le vote par correspondance peu probable
- Article 06 - Elections 2021 : les voix se multiplient en faveur du vote par correspondance
- Article 07 - Report des élections régionales et départementales : juin tient la corde
- Article 08 - L’éventuel report des élections territoriales, la difficile mission confiée à Jean-Louis Debré
- Article 09 - Sept présidents de département demandent le report des élections départementales de mars
- Article 10 - Le report des élections régionales et départementales de mars 2021 est dans l’air
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merci d’avoir eu la gentillesse de me citer, juste un détail je suis élu dans la Marne, pas en Haute Marne
bien cordialement
Mario Rossi
Merci pour votre attention, coquille corrigée !
La rédaction.
7 présidents qui prennent des initiatives, des responsabilité et qui pensent à l’avenir, je comprends que certains en soient effarés. Moi qui suit un simple citoyen, en ce moment, le leitmotiv du gouvernement à la télé est « restez chez vous mais partez en vacances », donc il est évident que pour les prochaines élections de 2021 nous aurons le même refrain que pour les municipales. Car à moins d’un miracle, vilain mot à connotation non laïque, le virus circulera encore au 1er trimestre 2021.