« Le vote Rassemblement national demeure un vote plus destructif que constructif »

Pour la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, le cru 2020 des municipales a marqué une « grande victoire » pour son parti. Un satisfecit contredit par le politologue Emmanuel Négrier, directeur du Cepel* de Montpellier, pour qui la réalité est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Au-delà des effets conjoncturels liés à la crise du Covid, le RN doit toujours composer lors des municipales avec une difficulté structurelle à s’ancrer dans les territoires, contrairement à ses succès dans les scrutins nationaux ou européen. Explications.

Le Courrier des maires : Marine Le Pen a beaucoup communiqué sur la conquête de Perpignan par Louis Aliot mais aussi les réélections de maires RN emblématiques tels que Steve Briois à Hénin-Beaumont ou David Rachline à Fréjus. Qu’en pensez-vous ?
Emmanuel Négrier : Je confirme avec le deuxième tour ce que je pensais déjà dans l'entre-deux tours, c'est-à-dire que le Rassemblement national fait face à deux paradoxes importants. Le premier : le RN a engrangé des résultats parfois considérables lors des élections passées. Il a échoué, mais de justesse, aux élections régionales de 2015. Il était présent au second tour des élections de 2017 et a gagné de manière éclatante aux Européennes de 2019… Et pourtant, il se trouve en difficulté aux élections municipales ! C’est le signe que le RN continue d'avoirCONTENU RÉSERVÉComment accéder à ce contenu ?
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