« La reconstruction de Notre-Dame n’est pas un marathon »

L’incendie de Notre-Dame de Paris a remis au cœur de l’actualité les édifices religieux du patrimoine français. De moins en moins fréquentées, les 42 000 églises représentent un poids pour nombre de communes, souvent incapables d’assumer le coût subi de ces monuments qui dépérissent. Mais des solutions existent pour faire revivre ces édifices qui se sécularisent comme l’explique Benjamin Charvadès, architecte et maître de conférence à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon (Ensal), spécialiste du patrimoine religieux.

Restaurer à l’identique, proposer un projet contemporain… Depuis l’incendie de Notre-Dame, la reconstruction de la flèche cristallise les débats. Qu’en pense l’architecte ?
Benjamin Charvadès : Les enjeux vont au-delà de la flèche et concernent l’édifice dans son ensemble. L’appel que nous avons signé avec 1 170 autres experts demande au président de la République de prendre son temps. Celui de la politique n’est pas celui du patrimoine, la reconstruction de Notre-Dame n’est pas un marathon et il est trop tôt pour se prononcer sur un échéancier de reconstruction. L’édifice est gorgé d’eau, sa structure fragilisée. C’est le moment de faire en sorte qu’elle ne s’écroule pas, pas de discuter de ce qu’on va en faire. Il faudra ensuite passer par une étape de diagnostic pour proposer un projet de reconstruction cohérent. De ce point de vue, il est évident que certains de mes confrères sont allés vite en besogne e ...CONTENU RÉSERVÉComment accéder à ce contenu ?
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