Qui, à droite, pour présider l’Association des régions de France ?

A la tête désormais de neuf régions sur 18, la droite devrait bientôt présider l’Association des régions de France, forte de cette majorité relative. Si Philippe Richert (en photo) s’est dit intéressé par la présidence de l’ARF, on évoque aussi le nom de Bruno Retailleau, patron des sénateurs Les Républicains, pour succéder à Alain Rousset. A moins que Laurent Wauquiez ne veuille troquer son mandat de président des élus de montagne pour celui de patron de l’ARF.
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Elections régionales : 13 réorganisations capitales
voir le sommaireConséquence de la victoire, même modeste, de la droite aux régionales 2015, le patron PS de l’Aquitaine Alain Rousset cédera bientôt son siège de président de l’Association des régions de France (ARF) à un élu Les Républicains. Car si le rapport en métropole est favorable à la droite (7 régions contre cinq seulement à la gauche), il l’est surtout tout autant à l’échelle de l’ensemble des régions, en incluant celles d’outre-mer : neuf pour la droite, sept pour la gauche et deux « régionalistes » (Corse et Martinique).
Au sept régions remportées par LR et son allié UDI en métropole, il faut effectivement ajouter La Réunion, conservée par le sortant Didier Robert. Mais aussi Mayotte, qui a adhéré à l’ARF en 2011 devenant à l’époque la 27e région, et toujours dirigée par l’UMP Soibahadine Ibrahim Ramadani, le conseil général exerçant les compétences d’un conseil régional.
A l’inverse, le PS a perdu la Martinique, remportée par la liste régionaliste d’Alfred Marie-Jeanne. Si celui-ci siège au groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée nationale, il est avant tout membre du Mouvement indépendantiste martiniquais et sa liste a fusionné entre les deux tours avec la liste LR.
L’appui d’Alain Rousset à Philippe Richert
Le 26 janvier 2016, date à laquelle l’association tiendra une assemblée générale extraordinaire, la présidence de l’ARF devrait donc basculer à droite. Car à cette date, tous les exécutifs régionaux auront été élus : depuis le 18 décembre pour les régions au périmètre inchangé, et depuis le 4 janvier pour les nouvelles entités « XXL ».
Mais avec quelle personnalité pour symboliser cette nouvelle majorité ? C’est le président sortant d’Alsace Philippe Richert et tout frais vainqueur de la région Grand Est qui a le premier montré son intérêt pour succéder à Alain Rousset à la présidence de l’association. « Cela peut m’intéresser. J’ai vu combien elle n’avait pas été efficace avec ce gouvernement. Je suis reconnu et respecté, y compris par la gauche », confiait-il dès le 2 décembre à l’Opinion.
Sa victoire dans le grand ensemble Alsace Champagne-Ardenne Lorraine malgré le maintien de la liste PS de Jean-Pierre Masseret joue en sa faveur, de même que son profil centriste. Autre élément non négligeable en faveur de sa candidature : le président de la région Aquitaine Alain Rousset qui prendra bientôt la présidence d’une région élargie au Limousin et à Poitou-Charente a déjà exprimé auprès de nos confrères de Centre presse son appui à Philippe Richert :
Pour lui succéder à la tête de @Regionsdefrance, @al_rousset soutient @PhilRichert : « Je suis un social-démocrate, lui un démocrate-social. »
— Baptiste Bize (@BaptisteBize) 14 Décembre 2015
En revanche, son récent passé de ministre chargé des Collectivités territoriales (2010-2012) pourrait paradoxalement le desservir, lui qui avait porté la réforme du conseiller territorial voulue par Nicolas Sarkozy avant que celle-ci ne soit abrogée par la gauche.
Bruno Retailleau, un « départementaliste » à la tête de l’ARF ?

© Maxppp
Bruno Retailleau, nouveau président LR des Pays-de-la-LoireAutre candidature sur un tout autre profil : celle du vainqueur des Pays de la Loire, Bruno Retailleau. Classé plus à droite, l’ancien président du conseil départemental de Vendée a pour lui d’être un homme fort de l’opposition depuis 2014 : vainqueur d’une primaire interne pour prendre la tête du groupe LR au Sénat en septembre 2014, Bruno Retailleau est aussi l’un des rares candidats de la droite à avoir viré en tête dès le premier tour, aux côtés de Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Hervé Morin.
Or, on voit mal Les Républicains laisser la présidence au centriste Hervé Morin, élu de justesse en Normandie, tandis que les deux premiers devraient se consacrer à leur région. Valérie Pécresse, bien que secrétaire générale de l’Association des élus régionaux d’opposition (AERF), ne devrait pas viser une telle responsabilité à l’ARF, elle qui vient de remporter la plus grosse région de France et déclarer vouloir s’y consacrer totalement, jusqu’à indiquer démissionner de son mandat de députée.
Reste une interrogation s’agissant de Laurent Wauquiez, qui s’est déjà impliqué dans les associations d’élus en présidant celle des élus de montagne (Anem).
Peu de chances de voir une candidature de consensus
Seul élément jouant « contre » une candidature Retailleau : son profil départementaliste, lui qui n’a pas ménagé sa peine au Sénat pour batailler contre la suppression des départements et leur octroyer un ensemble minimum de compétences pour assurer leur avenir, du moins à moyen terme.
Dernière possibilité évoquée à l’ARF : « Présidents de droite et de gauche pourraient se réunir en amont pour proposer ensemble un candidat. Mais cette phase politique de choix d’un candidat commun nous échappe », avance-ton très prudemment à l’association.
Sommaire du dossier
21 articles Lire le 1er article- Article 01 - Fusions des régions : 500 fonctionnaires d’Etat vont déménager, 1 500 changer de métier
- Article 02 - Qui, à droite, pour présider l’Association des régions de France ?
- Article 03 - Sept régions à droite, cinq à gauche, aucune au FN : tous les nouveaux présidents de région
- Article 04 - Le rapport « droite – gauche – extrême droite » favorable à la gauche dans 8 régions sur 13
- Article 05 - Régionales : 200 000 nouveaux électeurs inscrits grâce à la réouverture exceptionnelle des listes
- Article 06 - Elections régionales : tous les résultats du premier tour, région par région
- Article 07 - Elections régionales : les programmes des candidats consultables en ligne
- Article 08 - Des professionnels de l’aménagement du territoire veulent se présenter aux régionales
- Article 09 - Elections régionales : les 20 « patrons » de grands exécutifs locaux candidats
- Article 10 - Une jeunesse qui rejette l’offre politique par l’abstention et le vote FN
- Article 11 - Un député propose un statut de vice-capitale pour les futures anciennes capitales régionales
- Article 12 - Nouvelles régions : les préfets préfigurateurs proposeront fin juin une réorganisation des services de l’Etat
- Article 13 - Régionales 2015 : tout savoir sur les candidatures au scrutin de décembre
- Article 14 - L’UMP veut ressusciter les conseillers territoriaux et redessiner la nouvelle carte des régions
- Article 15 - Elections régionales : l’UMP investit ses chefs de file pour Paca et Centre et négocie avec l’UDI
- Article 16 - Les nouvelles régions seront plus homogènes entre elles
- Article 17 - Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre 2015
- Article 18 - Nouvelles régions : tous les enjeux à relever d’ici à janvier 2016
- Article 19 - « Avec la réforme régionale, on commence à parler de sujets inenvisageables auparavant »
- Article 20 - Les nouvelles règles relatives aux régionales 2015
- Article 21 - Réforme territoriale : les capitales régionales rétrogradées veulent négocier avec l’Etat
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