Elections régionales : les 20 « patrons » de grands exécutifs locaux candidats

Des nombreuses statistiques sur les candidatures aux régionales diffusées le 30 novembre par le ministère de l'Intérieur, il ressort que 20 « grands élus », président de département ou maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, à l'image de Philippe Saurel (photo) à Montpellier, visent un mandat régional. Autre enseignement : 178 parlementaires, nationaux et eurodéputés, candidatent et on compte 10 listes en moyenne par région.
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Elections régionales : 13 réorganisations capitales
voir le sommaireMalgré des comparaisons avec 2010 qui peuvent s’avérer « délicates », fusions des régions oblige, le ministère de l’Intérieur a effectué plusieurs comparaisons entre les candidatures aux prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre et celles de 2010.
Premier enseignement : avec 131 listes enregistrées et un total de 19 283 candidats, l’édition 2015 se caractérise par moins de listes (214 en 2010) mais davantage de candidats (18 916 il y a cinq ans).
10 listes de candidats en moyenne se présentent par région et seules les régions Ile-de-France (+8%), Pays de la Loire (+25%) et Corse (+9%) voient le nombre de listes augmenter par rapport à 2010.
Douze présidents de département candidatent
Par ailleurs, pas moins de 20 « patrons » d’un grand exécutif local convoitent aussi un mandat de conseiller régional, souvent même un poste dans l’exécutif.
Il s’agit de douze présidents de conseil départemental :
- Kléber Mesquida, député, dans l’Hérault et Sophie Pantel (sortante) dans la Lozère pour la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ;
- François Sauvadet, député, en Côte-d’Or pour la région Bourgogne-Franche-Comté ;
- François Orlandi en Haute-Corse pour la région Corse ;
- Laurent Somon dans la Somme et Jean-René Lecerf dans le Nord pour la région Nord-Pas-de- Calais-Picardie ;
- Hervé Saulignac (sortant) dans l’Ardèche pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ;
- Mathieu Klein en Meurthe-et-Moselle et Patrick Weiten dans la Moselle pour la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ;
- Josette Borel-Lincertin pour la région Guadeloupe ;
- Nassimah Dindar pour la région de La Réunion ;
- Alain Tien-Liong pour la région Guyane ;
Et de huit maires de communes de plus de 100 000 habitants :
- Patrice Bessac, sortant, maire de Montreuil (93), et Brigitte Kuster (sortante), maire du 17e arrondissement de Paris (75) pour l’Ile-de-France ;
- Philippe Saurel, maire de Montpellier (34), et Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes (30) pour la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ;
- Jean Rottner, maire de Mulhouse (68) pour la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Christian Estrosi, député-maire de Nice (06) pour la région Paca ;
- Brigitte Fouré, maire d’Amiens (80) pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ;
- et Gilbert Annette, maire de Saint-Denis pour La Réunion.
178 parlementaires candidats
Par ailleurs, 23 eurodéputés et surtout 155 parlementaires nationaux (103 députés et 52 sénateurs), malgré la future interdiction de cumul avec un exécutif local en 2017, sont candidats.
Or, ceux qui seront élus et accéderont à l’exécutif régional devront ensuite abandonner ce mandat exécutif régional en cas de réélection à leur siège parlementaire, puisque la loi sur le non-cumul s’applique à tout parlementaire à compter du premier renouvellement de l’assemblée à laquelle il appartient suivant le 31 mars 2017, et que le texte impose aux « cumulards » d’exercer leur dernier mandat en date, à savoir le mandat parlementaire(1).
Le mandat parlementaire s’imposera dès 2017
Des membres d’exécutifs régionaux élus en décembre 2015 pourraient donc devoir abandonner ce mandat s’ils se représentent et sont élus dans leur assemblée respective lors des renouvellements :
- de juin 2017 pour l’Assemblée nationale,
- de septembre 2017 pour le Sénat,
- de 2019 pour le Parlement européen.
A noter enfin que sur l’ensemble de la France, l’âge moyen des candidats est de 49 ans. Les plus jeunes candidats ont 18 ans (69 candidats), les plus vieux 94 ans (2 candidats).
Contrairement aux dispositions actuelles qui prévoient que les élus ont le libre choix du mandat auquel ils renoncent. - Retourner au texte
Sommaire du dossier
21 articles Lire le 1er article- Article 01 - Fusions des régions : 500 fonctionnaires d’Etat vont déménager, 1 500 changer de métier
- Article 02 - Qui, à droite, pour présider l’Association des régions de France ?
- Article 03 - Sept régions à droite, cinq à gauche, aucune au FN : tous les nouveaux présidents de région
- Article 04 - Le rapport « droite – gauche – extrême droite » favorable à la gauche dans 8 régions sur 13
- Article 05 - Régionales : 200 000 nouveaux électeurs inscrits grâce à la réouverture exceptionnelle des listes
- Article 06 - Elections régionales : tous les résultats du premier tour, région par région
- Article 07 - Elections régionales : les programmes des candidats consultables en ligne
- Article 08 - Des professionnels de l’aménagement du territoire veulent se présenter aux régionales
- Article 09 - Elections régionales : les 20 « patrons » de grands exécutifs locaux candidats
- Article 10 - Une jeunesse qui rejette l’offre politique par l’abstention et le vote FN
- Article 11 - Un député propose un statut de vice-capitale pour les futures anciennes capitales régionales
- Article 12 - Nouvelles régions : les préfets préfigurateurs proposeront fin juin une réorganisation des services de l’Etat
- Article 13 - Régionales 2015 : tout savoir sur les candidatures au scrutin de décembre
- Article 14 - L’UMP veut ressusciter les conseillers territoriaux et redessiner la nouvelle carte des régions
- Article 15 - Elections régionales : l’UMP investit ses chefs de file pour Paca et Centre et négocie avec l’UDI
- Article 16 - Les nouvelles régions seront plus homogènes entre elles
- Article 17 - Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre 2015
- Article 18 - Nouvelles régions : tous les enjeux à relever d’ici à janvier 2016
- Article 19 - « Avec la réforme régionale, on commence à parler de sujets inenvisageables auparavant »
- Article 20 - Les nouvelles règles relatives aux régionales 2015
- Article 21 - Réforme territoriale : les capitales régionales rétrogradées veulent négocier avec l’Etat
Article précédent (8/21) Des professionnels de l’aménagement du territoire veulent se présenter aux régionales Article suivant (10/21) Une jeunesse qui rejette l’offre politique par l’abstention et le vote FN
Voici un article très intéressant où l’on voit un grand nombre d’élus: députés européens, députés, sénateurs, maires de grandes villes postuler pour devenir conseillers régionaux???
A la lecture des résultats du premier tour de ces élections, il est temps de se demander si telle est la volonté du peuple: disposer d’élus aux multiples casquettes…
Enfin, c’est un peu facile de solliciter le suffrage des électeurs en gardant bien au chaud un ou plusieurs mandats en cours… sans dire lequel on va abandonner.
Beaucoup pense, à tord ou à raison, que les élus aux multiples casquettes ne le font que pour cumuler les indemnités (dans la limite fixée par la loi).
Il me semble qu’il serait souhaitable que les élus, pour rompre le cou à cette calomnie, votent une loi interdisant le cumul des indemnités: peu importe le nombre de mandats (ou de fonctions exercées par mandat); l’élu ne dispose que d’une seule indemnité.
Il est temps de voter une telle loi; avant qu’il ne soit trop tard!