L’« Anru 2 » privilégiera les partenariats avec le privé
Avec un budget de 5 milliards d'euros pour environ 200 quartiers, le directeur général de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine estime que cette institution est bien dotée pour mener à bien la politique que lui assigne la loi de programmation pour la ville, récemment adoptée.

© S. Gautier
Pierre Sallenave, directeur général de l’Anru : « Travailler avec les pouvoirs publics rassure les investisseurs privés ».Pierre Sallenave, directeur général de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) s’est déclaré, lors d’une conférence de presse, le 20 février, « extrêmement content » de l’adoption de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, le 13 février. Celle-ci lance le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), doté de 5 milliards d’euros auxquels devraient s’ajouter, par effet levier, 15 milliards d’euros.
Pour Pierre Sallenave, pas de réduction des moyens par rapport à l’Anru 1. Lors de son lancement, en 2004, celle-ci était dotée de 3 milliards d’euros pour 189 quartiers, passés à 12 milliards pour 557 quartiers en fin de période. Les interventions de l’Anru 2 devraient être moins nombreuses puisqu’il en est prévu actuellement environ 200.
Les quartiers ciblés par l’Anru seront choisis parmi les 1 200 à 1 300 nouveaux sites de la politique de la ville, dont la liste ne sera connue qu’après les élections municipales. Celle-ci sera arrêtée, en plusieurs temps, par le ministre de la Ville, sur proposition de l’Anru.
Ouverture aux partenariats
Les projets de l’Anru 2 seront marqués par l’ouverture tous azimuts aux partenariats.
« Les gens qui sont dans l’action économique veulent des partenaires, pas des outils. Les ZFU c’est bien, mais pas suffisant », affirme Pierre Sallenave. Les investisseurs seront donc accompagnés dans la durée aussi bien par l’Anru que par les collectivités locales.
Surtout, l’objectif est de co-investir avec le privé, ainsi que l’autorise la loi de programmation pour la ville, ou loi Lamy. Ces interventions pourraient se dérouler au travers de SEM, existantes ou non. « Travailler avec les pouvoirs publics rassure les investisseurs privés », espère Pierre Sallenave, qui compte sur le marketing territorial pour faire venir ces investisseurs.
Partenariat espéré également avec les habitants, dont « la participation est l’un des piliers de la loi Lamy », en les faisant participer à la construction du projet.
Investissements d’avenir
La loi offre d’autres motifs de satisfaction au directeur général.
Ainsi, l’Anru se voit-elle confier de nouvelles missions au titre du programme des investissements d’avenir avec 585 millions d’euros supplémentaires (hors dotation de 5 milliards d’euros). Actions concernées : les internats de la réussite, des programmes innovants pour la jeunesse, des programmes d’innovation technique pour le bâti et l’urbanisme et la diversification des fonctions dans les quartiers prioritaires grâce au co-investissement. Cette dernière se verra dotée de 250 millions (sur les 585 millions) qui devrait avoir un effet de levier vis-à-vis des apports publics et privés, qui devraient être majoritaires. Ce qui permet à Pierre Sallenave d’évoquer « plusieurs milliards d’euros privés ».
Références
- Dossier législatif de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine
Sommaire du dossier
20 articles Lire le 1er article- Article 01 - Politique de la ville : la situation des nouveaux quartiers prioritaires mesurée au plus près par l’Insee
- Article 02 - Pour François Pupponi, la nouvelle politique de renouvellement urbain doit « casser l’apartheid »
- Article 03 - Patrick Kanner veut « changer de braquet » pour « casser les ghettos »
- Article 04 - Le nouveau programme de renouvellement urbain : 5 milliards pour 200 quartiers
- Article 05 - Vivre ensemble, éducation : comment rendre la ville plus inclusive
- Article 06 - Cohésion urbaine : finaliser et mettre en œuvre les nouveaux contrats de ville
- Article 07 - Le kit méthodologique des contrats de ville
- Article 08 - Les zones franches urbaines deviennent « territoires entrepreneurs »
- Article 09 - Patrick Kanner : un opposant à la réforme territoriale devient ministre de la Ville
- Article 10 - Deuxième plan national de rénovation urbaine : des ambitions élargies pour 150 à 200 quartiers
- Article 11 - Un préfet en mission pour travailler sur une « Fondation quartiers »
- Article 12 - Ville et cohésion urbaine : le projet de loi définitivement adopté
- Article 13 - L’« Anru 2 » privilégiera les partenariats avec le privé
- Article 14 - Renaud Gauquelin, président de Ville & Banlieue : « Les dispositifs de droit commun doivent aller en priorité aux territoires en difficulté »
- Article 15 - AMF et ministère de la Ville s’engagent réciproquement par convention
- Article 16 - Zones urbaines sensibles : les victimes de la crise
- Article 17 - Guide pratique « Consolider la dimension économique des territoires en rénovation urbaine »
- Article 18 - Michel Teulet, maire de Gagny et président de l’AMIF : « Nous avons oublié l’humain dans les quartiers »
- Article 19 - Les associations d’élus réagissent au Comité interministériel des villes
- Article 20 - ANRU – Textes officiels, liens, sites et documents utiles
Article précédent (11/20) Ville et cohésion urbaine : le projet de loi définitivement adopté Article suivant (13/20) Renaud Gauquelin, président de Ville & Banlieue : « Les dispositifs de droit commun doivent aller en priorité aux territoires en difficulté »