Après les commissaires au redressement productif, des référents uniques pour les investissements

Les ministres du commerce extérieur, Nicole Bricq (photo), et du redressement productif, Arnaud Montebourg, installaient le 1er octobre une équipe de «référents uniques pour les investissements» (RUI) qui auront vocation à représenter l’Etat en régions pour attirer les investisseurs et entreprises. Ces référents devront aussi aider les collectivités régionales et leurs agences de développement.
Après leur nomination cet été par les différents préfets de région, les nouveaux « référents uniques pour les investissements » (RUI) étaient réunis le 1er octobre 2013, à Bercy, par les ministres du Commerce extérieur et du Redressement productif. Leur but : devenir « l’interlocuteur unique, côté Etat » des investisseurs prêts à développer leurs projets en France et « faciliter la vie des entreprises » sur de nombreux sujets, a rappelé Nicole Bricq dans son discours.
Les obstacles potentiels sont nombreux : « Questions fiscales, application des réglementations liées à la protection de l’environnement, procédures immobilières, problèmes de visas »… , a énuméré la ministre. Autant de procédures que le gouvernement veut faciliter et dont il souhaite « raccourcir les délais » pour ne pas rebuter les investisseurs étrangers.
Un canevas régional
Ces référents constituent de facto la facette offensive de l’objectif gouvernemental de réindustrialisation, tant les actuels commissaires au redressement productif ont avant tout une action défensive pour éviter, dans les régions, fermetures d’usines, dépôts de bilan et délocalisations. Les RUI auront, eux, à favoriser les implantations et relocalisations industrielles en France, à détecter des investisseurs potentiels.
Mais c’est bien le même « canevas » régional qui a été retenu pour ces référents. « Etat-régions : nous réussissons, nous réussirons ensemble parce que nous travaillons ensemble. C’est le sens de la création des référents uniques investissements que nous réunissons pour la première fois aujourd’hui. […] il fallait que l’Etat en région s’organise en mode projet pour accueillir au mieux les investissements importants », a souligné la ministre.
L’interlocuteur des agences de développement
De fait, ces référents seront aussi « l’interlocuteur unique des régions et de leurs agences de développement qui vont accompagner l’entreprise sur le terrain dans toute sa démarche d’implantation ». Ces agences, bras armés des régions pour l’accueil d’investissement étrangers, devraient voir leur coopération avec l’Etat déconcentré simplifiée.
Nicole Bricq a d’ailleurs loué le modèle régional liant politique d’internationalisation des entreprises et de développement de l’attractivité du territoire. « Les régions, qui sont les pilotes de l’export sur leur territoire, en sont également convaincues puisque plusieurs d’entre elles ont confié à leur agence de développement des missions qui allient attractivité, développement international et soutien à l’innovation », complimente-t-elle. Au point de vouloir reproduire ce modèle régional au niveau national, avec la nomination récente d’un préfigurateur « qui fera rapidement des propositions au gouvernement en vue du rapprochement entre AFII et Ubifrance ».
Sommaire du dossier
18 articles Lire le 1er article- Article 01 - « L’influence des gilets jaunes sur la réforme de l’Etat peut être positive »
- Article 02 - La Cour des comptes épingle la gestion par l’Etat de ses services déconcentrés
- Article 03 - Revue des missions de l’Etat : bientôt moins de contrôle et davantage de conseil aux collectivités ?
- Article 04 - Réforme de l’Etat en régions : accords et désaccords entre élus et préfets préfigurateurs
- Article 05 - Réforme de l’Etat : premières décisions en mars 2015
- Article 06 - La valse des préfets dans les territoires épinglée par la Cour des comptes
- Article 07 - Le département privilégié par l’Etat… pour ses services déconcentrés
- Article 08 - Normes, administration numérique et services déconcentrés : les priorités de Thierry Mandon
- Article 09 - Le deuxième texte de décentralisation sera-t-il aussi un acte de déconcentration ?
- Article 10 - Après les commissaires au redressement productif, des référents uniques pour les investissements
- Article 11 - Réforme de l’Etat : le Commissariat général à l’égalité des territoires sera créé début 2014
- Article 12 - Modernisation : 200 mesures pour simplifier et renforcer l’administration territoriale
- Article 13 - Après la Réate et la RGGP, les services déconcentrés seront auscultés par la MAP
- Article 14 - Les régions appellent l’Etat à éradiquer ses doublons dans les collectivités territoriales
- Article 15 - Trois scénarios pour une réforme de l’Etat départemental
- Article 16 - Contrôle de légalité : un service affaibli face à une demande locale soutenue
- Article 17 - Daniel Canépa, ancien préfet d’Ile-de-France et de Paris : « Le conseil aux collectivités territoriales l’emporte largement sur le contrôle »
- Article 18 - Après la RGPP et la REATE… Que reste-t-il de l’Etat local?
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